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  • Photo du rédacteurCassandre Chauley

Faut-il relocaliser la production de médicament en France ?

La pandémie actuelle démontre la dépendance de l’Europe à l’égard de l’Asie dans la fabrication de médicament. 80 % d’entre eux sont aujourd’hui produits en Inde et en Chine. Certaines médications sont indispensables et doivent se prendre quotidiennement. La relocalisation des médicaments est de plus en plus recommandée.

Anne-Catherine Colin-Chauley avocate du barreau d’Ajaccio et présidente d’Alerte Thyroïde.



Pénurie de gel, de masque, de tests de dépistage et peut-être bientôt de médicaments ? La situation actuelle démontre un constat sans appel. La Chine n’est pas seulement l’usine du monde, mais elle est aussi la boîte à pharmacie de la France. Certains traitements sont à flux tendus. Et pour cause, par exemple: 90 % de la pénicilline (un antibiotique) est produite en Chine. Tout comme l’ibuprofène, un antalgique ayant plusieurs noms : Advil ou Nurofen, la moitié de ce traitement est fabriquée dans l’Empire du milieu. Ce n’est pas tout, elle fabrique également les molécules actives du Levothyrox. « Ce traitement est indispensable quotidiennement pour les personnes souffrant de troubles de la thyroïde », explique Me Anne-Catherine Colin-Chauley, présidente de l’association Alerte Thyroïde. Actuellement, plus de trois millions de Français le prennent. « Il suffit d’un problème dans une usine et je n’ai plus de traitement. Sans celui-ci, je meurs », s’inquiète l’avocate.

Une production française quasiment nulle


« Dans ma pharmacie, je n’ai pas de pénurie pour le moment. Malgré tout, ne pas produire nous-même nos traitements n’est pas une bonne chose. Si une pénurie arrive les patients atteints de maladie chronique ou ayant besoin de médication tous les jours seraient les plus touchés », souligne le docteur en pharmacie Othman Lahlou à Nice. La France est totalement dépendante vis-à-vis de l’étranger. Il y a 30 ans, l’hexagone produisait 80% des médicaments. Maintenant, elle n’en fabrique que 20%. La raison principale est le coût de la production qui est plus avantageux en Chine.


Une relocalisation vitale


Les pharmaciens ne sont pas les seuls inquiets. La présidente de l’association Alerte Thyroïde craint une pénurie du traitement si précieux pour sa vie. En janvier 2020, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a décidé de retirer définitivement la commercialisation de l’ancienne formule du Levothyrox à partir de septembre prochain. Ainsi, l’avocate a décidé de faire un recours gracieux auprès du nouveau ministre de la Santé et le ministre de l’économie. « J’ai décidé de demander la relocalisation des industries pharmaceutiques en France et j’ai également sollicité l’utilisation de la licence obligatoire du brevet de l’ancienne formule afin de la faire fabriquer chez nous », précise Anne-Catherine Colin-Chauley. Pourtant, deux laboratoires français fabriquent l’ancienne formule de ce traitement, mais leurs productions sont destinées pour le Maroc et l’Italie. Pour l’avocate c’est incompréhensible qu’une puissance comme la France ne dispose pas de sa propre industrie pharmaceutique.


Les médecins tire la sonnette d’alarme


« Parfois nous sommes à moins d’un jour de stock, contre trois à quatre semaines d’habitude », interrogé par le Parisien, le professeur Rémi Salomon, haut responsable des Hôpitaux de Paris. Plusieurs médicaments importants pour lutter contre le covid-19 sont concernées par cette pénurie. C’est le cas de la morphine, des sédatifs, de certains antibiotiques et du paracétamol. Ainsi, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander la relocalisation de la production de médicaments en France afin d’éviter une pénurie sans précédent. Véronique Trillet-Lenoir, l’eurodéputée LREM-Renaissance demande également une fabrication française des traitements.



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