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  • Photo du rédacteurCassandre Chauley

Julie Z : « Aider les patients est mon métier, mais pas au dépens de ma santé »

Les soignants sont en première ligne dans cette crise du coronavirus. Mais ils manquent de masques. C’est le cas de Julie, étudiante en première année d’infirmière et en stage actuellement dans un Ehpad.




© Julie Z 19 ans, stagiaire infirmière dans un Ehpad à Sète.


Tension, stress, angoisse rythment le quotidien des soignants à cause de la pénurie de masque. « Aujourd'hui, ce qui compte, c'est que les masques arrivent partout et je pense particulièrement aux Ehpad, qui sont un vrai sujet de préoccupation », souligne le président du Sénat Gerard Larcher. Les masques arrivent au compte-gouttes. Le gouvernement a commandé plus d’un milliard de masques pour faire face à l’épidémie du coronavirus. Or, certains étudiants infirmiers se retrouvent en stage dans des Ehpad avec des masques périmés depuis plusieurs années. C’est le cas de Julie Z, étudiante en première année d’école d’infirmière à Sète (dans l’Hérault). * « Mon école est fermée depuis le confinement donc nous avons tous étaient placés en stage », explique l’étudiante. Malheureusement, dès son premier jour dans la maison de retraite, la direction lui précise « vous aurez qu’un seul masque pour toute la semaine ». Ce dernier est « périmé depuis des années », raconte la jeune femme.


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* La jeune femme ne veut pas donner son nom afin de ne pas être pénalisé dans ses études.


L’inquiétude est ressentie


Normalement, « les soignants ont besoin de 40 millions de masques par semaine », d’après le ministre de la Santé Olivier Véran. Mais en fait, ils n’existent presque pas…! Pour rappel, un masque FFP2 est conçu pour un usage unique. Il doit être changé dès qu’il devient humide et au minimum toutes les quatre heures. « Aider les patients est mon métier, mais pas au dépens de ma santé », confie Julie attristée. Elle rajoute émue : « J’ai peur pour ma vie et celle de mon copain qui habite avec moi ». Chaque jour, la jeune femme risque de tomber malade pour sauver son prochain. Inquiète. Perturbée. L’étudiante décide de contacter la direction de son école afin de les informer de la situation. Son établissement l’autorise à ne pas retourner dans cette maison de retraite.

La jeune stagiaire regrette de ne pas pouvoir revenir aider dans cet Ephad. « Que va-t-il arriver à ces personnes sans soignant ? », se lamente-t-elle. C’est intolérable pour la jeune femme de ne pas seconder ses collègues en difficulté. Chaque patient lui rappelle ses grand-parents. « J’ai voulu devenir infirmière pour être proche des personnes dans le besoin. J’aime aider. Mais je me sens impuissante et en danger, quotidiennement », avoue-t-elle.


D’Ephad en Ephad


Deux jours plus tard, Julie est appelée par son école. L’étudiante est envoyée dans un autre établissement. Nouveau problème. La maison de santé l’informe : « De ne pas venir travailler, plusieurs personnes sont atteintes du covid-19. De plus, nous n’avons pas assez de masques pour les stagiaires », explique l’étudiante. La jeune élève infirmière ne préfère pas donner le nom des maisons de retraite.


Cette bonne élève a peur de ne pas pouvoir valider son année; car elle est obligée de faire un stage pour obtenir son diplôme. La directrice de l’école alerte les élèves « qu’ils sont obligés de faire toutes les heures sinon ils devront les rattraper durant l’été », déclare l’étudiante. Ses collègues de classe sont dans la même situation. « Nous sommes tous transférés de maison de retraite en maison de retraite », explique-t-elle. Aujourd’hui, la jeune femme commence un nouveau stage dans un Ephad situé à Sète. Elle a obtenu des masques de protection pour sa journée. Mais Julie a peur de demain. Chaque jour est une nouvelle angoisse à surmonter pour la jeune stagiaire.



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